Alors que le marché de la micro-mobilité (vélos et trottinettes électriques notamment) est en forte croissance, les filières de collecte et recyclage des batteries utilisées dans ces équipements commencent à peine à s’organiser. Lagazel souhaite se positionner en amont du recyclage, afin d’allonger la durée de vie des batteries et leur donner un nouvel usage pour accélérer l’accès à l’énergie en Afrique.
Le marché de la micro-mobilité est en forte croissance en France. 640 000 trottinettes électriques ont été vendues en 2020 en France, soit une augmentation de 34% en volume par rapport à 2019. De la même façon, les ventes de batteries incorporées dans les équipements d’entretien de la maison et dans les équipements de bricolage et jardinage ont connu une croissance respective de 63% et 22% en 2020.
Alors que ce marché a amorcé sa croissance au début des années 2010, et en considérant une durée de vie des batteries de vélos à assistante électriques et trottinettes de 5 à 6 ans (beaucoup moins pour les batteries des flottes), ce sont donc plusieurs dizaines de milliers de batteries qui doivent aujourd’hui être recyclées (200 000 batteries de trottinettes et 37 500 batteries de vélos à assistante électriques en 2020 selon la FP2M).
Bien que la prise en charge des batteries d’engins de la petite mobilité électrique soit encore en marge du champ de compétence des éco-organismes, deux filières volontaires de collecte de batteries usagées existent : une première créée en 2017 à l’initiative du syndicat professionnel Union Sport & Cycles et Corepile, éco-organisme sous Agrément d’État qui assure la collecte et le recyclage des piles et accumulateurs portables ; la seconde créée en 2019 à l’initiative de la Fédération des professionnels de la micro-mobilité (FP2M) et des deux éco-organismes Screlec et Ecologic. Ces filières ont collecté respectivement 62,3 tonnes et 20 tonnes de batteries usagées en 2020.
Une première étude menée par Lagazel, en partenariat avec le CEA, a montré que la plupart de ces batteries sont encore réutilisables à 70% de leur capacité. L’objectif de Lagazel est donc de les reconditionner pour être réutilisées dans des équipements d’accès à l’énergie dans des zones n’ayant pas accès à l’électricité en Afrique. Plusieurs obstacles restent à franchir toutefois pour développer ces activités à grande échelle: l’accès à la ressource aujourd’hui considérée comme un déchet, la réglementation internationale restrictive sur le transport des batteries et des déchets, le modèle économique face à des cellules neuves dont le coût baisse continuellement, etc.